Le 3 mars 2016, par l'intermédiaire de Alexandra Fronville, enseignant-chercheur, Maître de Conférences à l'ESPE de Brest, mathématicienne spécialiste des modélisations de la morphogenèse et des pédagogies TICEs, je fus invité lors des assises de la pédagogie de l'UBO à assister à la présentation du FabLab universitaire nouvellement créé. L'ensemble des parties prenantes du projet était représenté et venait illustrer un parti-pris d'ouverture et de mobilisation au sein de l'UBO et au-delà. Designers de l'EESAB et plasticienne indépendante, chercheurs en sciences humaines et sciences dures, étudiants, tous se sont réunis pour dire leur volonté de décloisonnement et de créativité opérante. (http://www.univ-brest.fr/assises_pedagogie)
Pour le projet DRiFTZ, tout concorde alors, ce que confirmera l'entretien avec Yves Quéré, le chef de projet de l'UBO Open factory : transdisciplinarité, apprentissage par le projet, souhait de trouver un projet structurant et non anecdotique susceptible de s'inscrire dans une continuité d'animation. J'ai pu préciser la spécificité à mes yeux fondamentale d'un fablab universitaire et ce qui le différencie d'un fablab citoyen classique, qui tient à sa nature d'unité de formation-recherche par le projet. (http://www.univ-brest.fr/openfactory/)
Je voudrai souligner ici une évidence et des difficultés. Une évidence tout d'abord, l'implantation d'un fablab au cœur de la vie universitaire. Véritable artefact social, ce tiers-lieu permet de donner vie et corps à la transdisciplinarité, décloisonnant les unités de formation-recherche, libérant les échanges sans les contraintes statutaires ou hiérarchiques qui pèsent sur le monde académique, initiant au projet, à l'aventure humaine, à l'innovation. Des difficultés ensuite, avec la double contrainte qui pèse sur l'université, à savoir innover et accueillir les masses. Les enseignements enrichis par le numérique, MOOCs et classes inversées, devraient peut-être inclure la formation au projet par le recours régulier sinon systématique au tiers-lieu du type FacLab. Cela nécessiterait alors de changer les plans de charge, de construire de grandes usines à projets pour accueillir non pas 40 mais 1000 élèves simultanément. Là est peut-être la relance par l'innovation et la recherche : l'effet de masse par les étudiants. Les missions des enseignants-chercheurs évolueraient dans la forme et non dans le fond. La digitalisation des universités n'est pas l'adjonction de tablettes dans les amphis et de wifi dans les cafétérias, mais bien dans la transformation des pratiques pédagogiques. Vaste programme. A Brest, les universitaires en ont pris conscience, la vice-présidente chargée de la pédagogie prend part au pilotage du FabLab. Un début de solution, donc.
Au fait, à l'issue de cette réunion dans les locaux de l'UBO Open Factory, nous avons convenu de travailler ensemble pour bâtir le projet DRiFTZ : le terrain de recherche est peut-être déjà tout tracé.