Encres sur papier, ©Renaud Gaultier 2020
« Peu de choses seulement peuvent être montrées » *
Il arrive que les arts visuels permettent d’explorer l’indicible mais alors ils se heurtent à l’invisible ou ce qui ne peut être montré. L’ignoble entre dans ces catégories. Le tabou aussi. Tentative en noir et blanc.
« Le voyage de Kritikos » relate sous la forme d’un chant graphique le parcours d’un être singulier qui commence aux côtés d’Antigone et de son père Œdipous. Il y est alors question, comme il se doit en pareil cas, de viol, de meurtre, de pédophilie, de peste et d’inceste en Béotie sur fond de lutte à mort pour le pouvoir dans la cité. Le jeune Kritikos, dit « un os dans l’œil », découvre peu à peu une réalité existentielle sous formes de phénomènes dont il est le témoin privilégié. Face aux difficultés placées sur sa route, il s’efforce de faire preuve de discernement. Mais toujours le paradoxe s’installe et empêche la libre décision. A moins que ce ne soit les vents qui accompagnent Antigone ?
Livre Premier, “Un Os dans l’œil”, version en ligne : https://indd.adobe.com/view/289b59b0-5c59-4887-a77f-48a6a8560c34
Après avoir quitté Œdipous et Antigone à Colone, Kritikos poursuit son périple en Corinthie. Là, il fait une rencontre qui pourrait changer le cours de son existence. Un voyageur du temps nommé Dante. L’a-t-il mené aux portes de l’Enfer ?
Livre second, “l’Enfer ?”, version en ligne : https://indd.adobe.com/view/85124280-e8ea-4f5f-abb3-84933e792c56
Où Kritikos continue son périple parmi les mythes et les rêves. Arrivé à Corfù, il rencontre Gerald le Botaniste qui lui fait goûter les tisanes de son jardin. Sous le soleil, confusément ?
Livre Troisième, “Corfù”, version en ligne : https://indd.adobe.com/view/77bee1e9-8a87-461c-a3fe-0e64031337c8
A la Librairie Dialogues à Brest figurent depuis Mars (Arès, dieu de la guerre) 2020 des dessins qui évoquent la fuite d’Œdipous au terme de la bataille de tous contre la cité. Le roi déchu, lui-même aveuglé après la révélation des scandales de Thèbes, est emmené par Antigone accompagnée d’un enfant inconnu de l’histoire, Kritikos. En marche, les yeux crevés, une errance traversée de visions.
Ein Zeichen sind wir, deutungslos,
Schmerzlos sind wir und haben fast
Die Sprache in der Fremde verloren.
Un signe, tels nous sommes, vide de sens,
Morts à toute souffrance, et nous avons presque
Perdu la langue en pays étranger.
(Extrait de Hölderlin, Mnémosyne, deuxième version, première strophe, trad. R.G. et C.R.) ©Renaud Gaultier 2020
“Laïos, l’origine du mal”, extraits, Encres sur papier, Renaud Gaultier 2020
“La cavale de Laïos”, extraits, Encres sur papier, Renaud Gaultier 2020
“La longue route d’Œdipous”, extraits, Encres sur papier, Renaud Gaultier 2020
“Comment devint Kritikos”, extraits, Encres sur papier, Renaud Gaultier 2020
“La longue route d’Œdipous”, extrait, Encres sur papier, Renaud Gaultier 2020